En ce samedi 30 Mars, nous posons bagage à Cusco, ville inscrite au Patrimoine Mondiale de l’Unesco, et ce pour tout le mois d’Avril. Qusqu signifie « nombril » en quechua, et est d’ailleurs appelé par beaucoup « la Rome des Incas ». Nous arrivons dans l’ancienne capitale Inca (c’est ici que siégeaient les grands chefs Inca avant l’arrivée des espagnols) sous un grand ciel bleu : rien d’anormal, Cusco a pour réputation d’être gratifiée d’un soleil radieux durant tout l’hiver austral.
C’est dans une maison relativement moderne et chaleureuse, située à 15 minutes du centre-ville en bus, que Doris et Karina, deux charmantes péruviennes, nous accueillent chez elles pour les 30 prochains jours. Le contact passe de suite très bien. Nous découvrons notre chambre, la cuisine mise à notre disposition ainsi que les pièces communes, où nous faisons d’ailleurs connaissance de Philippine, à Cusco pour les mêmes raisons que nous. On se sent déjà chez nous.
Nous profitons de notre premier week-end libre pour découvrir dans les grandes lignes cette charmante ville : la magnifique Plaza de Armas, les marchés locaux et notamment celui de San Pedro pour lequel nous avons eu un gros coup de cœur, les étroites ruelles, l’architecture atypique mêlant d’anciennes constructions (enfin ce qu’il en reste) Incas aux bâtisses coloniales, la cohabitation du modernisme et de l’authentique...
« ll est au monde des villes où on ne fait que passer... Il en est d’autres où l’on prolonge volontiers son séjour... Et Cusco en fait partie ! »
Mais si Marion et moi avons décidé de rester ici-même à Cusco pour une durée de 30 jours, ce n’est pas uniquement pour ses marchés, ses places ou ses sites historiques Incas.
Une mission nous attend. Une mission qui nous enchante. Une mission que l’on a hâte de commencer.
Comme vous le savez probablement, depuis le début de notre aventure nous souhaitons donner un minimum de sens à notre voyage, et ce à travers des missions ou des actions ponctuelles aidant ou du moins apportant directement quelque chose à autrui. C’est pourquoi, après notre formidable expérience d’un mois dans une école à Bali, nous avons décidé de renouveler l’expérience, mais cette fois-ci au Pérou.
Marion et moi allons en effet, grâce à l’association « Chicos de Cusco » être volontaires pendant 4 semaines au sein de l’école non gouvernementale ASVIN, c’est-à-dire qui n’existe que grâce aux dons des plus généreux.
Pour nous y rendre, rien de bien compliqué : nous prenons un bus de ville qui passe à 2 minutes de notre hébergement, qui nous dépose 25 minutes plus tard dans le petit « barrio » de San Jeronimo en périphérie de Cusco, précisément là où se trouve désormais notre seconde maison.
Pour notre 1er jour, nous ne pouvions pas rêver d’un plus bel accueil : les enfants nous ont fait preuve d’une tendresse ahurissante. Très tactiles, nous avons probablement eu plus de câlins en quelques heures qu’en toute une vie !
L’école est constituée de 3 classes de 18 élèves : une de 6-7 ans, une de 8-9 ans, et une 10-11 ans. Après avoir échangé avec les 3 enseignants de l’école, Karina (également directrice de l’école), Paula et Guilme, nous avons entre nos mains notre emploi du temps mensuel : au programme, aide à l’enseignante Paula et de sa classe de pitchounes, mais aussi cours d’art, de sport (avec bizarrement une petite spécificité pour le football), d’anglais et de français, et ce pour tout le monde, de 8h à 13h45.
Nous remarquons très vite que l’école manque cruellement de matériel, et notamment pour les cours d’art et d’éducation physique (les enfants jouent au foot dans la cours avec des bouteilles en plastique). C’est pourquoi Marion et moi avons décidé d’investir un peu d’argent dans l’achat de matériel indispensable au bon fonctionnement de l’école, et on peut dire que ça a fait des heureux !
Nous constatons avec un peu de surprise, c’est vrai, la place qu’a la religion au Pérou, et ce même au sein des écoles. Des cours de religion sont dispensés dès le plus jeune âge, et la prière est exécutée en chaque début de journée, en plus du salut patriotique : oui, les péruviens aiment leur pays, et on n’est pas franchement habitué...
En bref, notre bilan après ces deux premières semaines au sein de l’école ASVIN est très positif. Nous sommes tout d’abord comblés par toute l’affection que nous porte les enfants (affection rendue réciproquement, bien sûr), avec qui nous ne cessons de jouer, partager et rigoler. Nous sommes aussi agréablement surpris par la qualité de l’enseignement, même dans une petite école de campagne (un peu perdue, c’est vrai aussi). Mais surtout, nous sommes fiers et heureux de nous sentir réellement utiles, dans un établissement remplit d’enfants et d’enseignants bienveillants, curieux, motivés, souriants et à l’immense joie de vivre. Nous sommes déjà à la moitié de cette aventure... et on n’a rien vu passer.
Les week-ends, nous profitons de notre temps libre pour visiter Cusco et ses alentours : nous avons pu admirer la montagne Palcoyo, et monter au sommet, soit à plus de 5000 mètres d’altitude. C’est d’ailleurs durant cette excursion que nous avons fait la rencontre de Consuelo Lin, une taïwanaise incroyable et très intéressante, parlant 5 langues, dont très bien le français !
Nous avons aussi pu visiter le magnifique quartier San Blas en compagnie de nos amis espagnols rencontrés en Bolivie, Irene et Mikel, ainsi que le Santo Cristo et son magnifique mirador sur la ville.
Nous occupons nos après-midi en prenant des cours particuliers d’espagnols, afin de continuer à progresser. Notre professeur, Paul (petite pensée pour mon petit frère), est super et nous adhérons à sa méthode.
Mais aussi et surtout, je prends mon pied à dispenser des cours particuliers de football à un jeune péruvien de 8 ans, dénommé Kévin et au potentiel incroyable. Rencontré par hasard sur la Plaza de Armas, et après avoir échangé quelques passes, nous avons, Kévin, ses parents (en particuliers sa maman) et moi convenu que j’entrainerai 3 fois par semaine ce petit phénomène en plus de ses 3 entrainements hebdomadaires en club, auquel j’assiste de temps en temps également. Une vraie belle rencontre, où se crée une vraie complicité avec ce gamin extraordinaire.
Le prochain article portera principalement sur notre découverte du Machu Picchu, que nous allons visiter ce week-end sous un format exceptionnel grâce à Béatrice et Didier... On a hâte de tout partager avec vous !
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